« Tisser sa Toile » : La relation mère et fille
Tina Merandon
Éditions LOCO
Date de parution : 2022
Textes : Sylvie Hugues, Tania Levy, Pierre Martin
Format : 22 cm x 29 cm
68 pages imprimées sur 2 papiers : un papier Sirio noir avec une encre dorée et un papier couché 170g
reliure plein papier
ISBN : 978 2 843140709
J’ai photographié les femmes et leurs filles, en résidence à Vitré, en 2020/2021, pendant les périodes de confinement. Le protocole joué se rapproche du théâtre d’ombres : Les femmes et leurs filles se positionnent derrière des nappes et draps qu’elles apportent. Des flashs sont installés derrière elles, elles improvisent et rejouent leurs gestuelles intimes et familiales. La prise de vue se faisant à travers le tissu, avec les modèles.
Tout en évoquant la trame, le fil, le tissu, le fil d’Ariane, le projet a évolué sur des ombres qui nous parlent des peintures rupestres dans la notion de jaillissement et d’imprécation. Il y a une dimension archaïque que représente cette relation mère – fille, nœuds de transmission, de complicité, de rivalité, de vampirisme, mais ou la rationalité n’a pas de prise, inéluctable. L’obscurité se joue de la lumière.
Le théâtre d’ombres, c’est aussi l’incarnation de la parole, du chant, du cri, utilisé d’abord à des fins religieuses (évoquer l’âme des morts) et d’exorcisme. Le côté dépouillé de ce procédé met en perspective le corps et le mouvement des personnes dans une vision sans détour. Pas de visage, les postures sont archétypales et intemporelles.
L’ensemble se dirige vers une vision picturale et tachiste, une forme de renoncement aussi à la représentation.
Tina Merandon